VIENNE ET LES MONTS DU PILAT

Une excursion dans la capitale de la gastronomie et de ses alentours.

Vous allez à Vienne… En Autriche ? Mais non, Vienne en France, dans la vallée du Rhône. La patrie du jazz hexagonal, qui reçoit les plus grands musiciens dans son antique théâtre romain, est aussi celle de la gastronomie. Fernand Point y avait fondé une institution ; la Pyramide. Aujourd’hui, Patrick Henriroux officie à la place du maître mais avec tout autant de talent, s’inspirant du célèbre foie gras en brioche, du turbot au champagne, du gratin de queues d’écrevisses, ou de la poularde demi-deuil, il apporte sa touche personnelle avec une nouvelle cuisine inventive.
La ville possède de nombreux vestiges de l’époque romaine, comme le Temple d’Auguste et Live, ou les romantiques jardins de Cybèle, mais également de beaux témoins du Moyen-Âge comme cette maison à pans de bois de la place du pilori. L’église Saint-André-Le-Bas, quand à elle, vaut le détour pour son clocher ornementé de têtes monstrueuses.
Les murs de la cathédrale Saint-Maurice prennent une teinte mordorée au coucher du soleil, mais derrière cet édifice dédié à la chrétienté, se cachent de curieuses créatures., comme cette œuvre profane réalisée par un tailleur de pierre malicieux : sur un cul de lampe , un« singe masturbateur » s’affaire sereinement.
La Renaissance est présente à Vienne. Il suffit de se rendre à l’Hôtel Chevrier Pérouse, caché au bout d’une allée couverte de la rue des orfèvres pour admirer ses fenêtres à meneaux très représentatives de cette époque. D’autres témoins de l’Histoire sont intéressants à visiter, comme cette superbe porte cloutée rue Clerc, ou la célèbre » « Gâterie », dans le quartier de la Juiverie. On s’y arrêtera déguster quelques friandises qui perpétuent la tradition gourmande.
Des berges face à la ville, on peut observer quelques péniches se berçant mollement au gré du courant et en poussant un peu plus loin on aura une vue intéressante sur le quartier de la Gère. Ici, il n’y a pas si longtemps, l’activité battait encore son plein dans les ateliers de soieries, ou dans les fonderies qui y étaient installées depuis l’époque romaine
Des vestiges romains, on peut en voir tout près d’ici, à Saint-Romain-du-Gal. Dans l’ateliers du musée, on observera le délicat et minutieux travail des restauratrices qui redonnent vie aux mosaïques découvertes sur place ou dans les alentours, comme celles trouvées à Saint-Romain-en-Jarez. Ce petit village fortifié a été habité par les envahisseurs romains, qui y avaient créés des jardins suspendus et inscrit leurs blasons sur certains linteaux de portes. On en trouve quelques-uns dans la cour des Pères et dans la cour des Frères.
Le Parc Naturel du Pilat peut s’aborder de différente manière. En arrivant par le village de Pelussin, ou par Virieu, en passant par l’étang du Moulin dominé par la tour crénelée du château. Le portail d’entrée de l’édifice est surmonté d’une curieuse tête de chien sculptée rappelant qu’ici beaucoup d’artistes ont été, ou sont encore présents ici, comme le sculpteur Armand Tateossian qui y expose ses œuvres. Pas loin de Pélussin, les maisons de Malleval s’étirent le long de la vallée où la pierre est omniprésente. Toutes les habitations se fondent dans le paysage alentour grâce à ce matériau à portée de main, que l’on a utilisé aussi bien pour les toits que pour les murs. Les constructions les plus remarquables de ce charmant village sont le Grenier à sel, la Commanderie et la maison du Beffroi. Les Monts du Pilat culminent à seulement 1300m mais ils valent le détour. Les sommets, nommés crêts dans la région, surplombent de nombreuses pierrées, ou chirats ; il y a le crêt de L’Oeillon, le crêt du Rachat ou celui de Peyranne. Tous, offrent des points de vue dégagés sur les vallées du Rhône, de l’Isère et même de l’Ardèche.

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